Violences contemporaines, la prison en question, en Afrique de l’ouest – Crimen n°4

Le nouveau numéro de la revue Crimen est consacré à la diversité du phénomène criminel dont certaines manifestations interrogent aujourd’hui sur le sol africain. Il s’agit des enfants et des personnes vulnérables victimes de violences telles que l’abandon, les violences physiques, psychologiques ou sexuelles, les négligences, mariages forcées ou mutilations génitales… qui appellent à des mesures préventives adaptées aux facteurs de risques identifiés que sont la monoparentalité, les violences conjugales, le faible soutien social, la toxicomanie…

Les problématiques carcérales sont connues. Le délabrement des établissements de détention et les affrontements internes s’ajoutent aux phénomènes de racket et de persécutions des détenus les plus vulnérables. Cela explique les stratégies développées par les délinquants pour éviter l’incarcération telles que les transactions financières avec la victime négociées par les avocats. Des pratiques susceptibles d’abus qui conduisent à l’impunité des puissants.

Des institutions traditionnelles telles que les tontines, permettant réunir des fonds pour initier une petite activité économique, très utiles et efficaces dans le cadre d’une solidarité de voisinage, sont détournées par des escrocs qui agissent via les nouveaux moyens de communication comme internet. La politique donne également lieu à des actes de violence, comme en période électorale, que l’opinion publique et les divers acteurs analysent différemment selon leurs intentions et leur position de coupable ou de victime.

Enfin, certains espaces particulièrement vulnérables du fait de l’activisme djihadiste méritent une attention particulière. L’État ivoirien a d’ailleurs créé des comités départementaux de sécurité, dotés de cellules civilo-militaires en 2019. Chaque région connaît des difficultés spécifiques comme les méfiances inter ethniques, l’orpaillage clandestin, des conflits entre agriculteurs et éleveurs, des différends fonciers, etc. Pour être efficace, l’arsenal répressif déployé par l’État doit tenir compte de toutes ces données et s’adapter au mieux à chaque situation, ce dont les contributions rendent compte.

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